Le Canal d’Ille et Rance
Juin 1804… La France est dirigée par Napoléon Bonaparte. Il ordonne la construction du canal d’Ille et Rance. L’objectif est de créer une liaison intérieure entre la Manche et l’Atlantique.
Il ne verra pas l’achèvement des travaux puisque le canal sera navigable 28 ans plus tard, en mai 1832.
Des projets qui remontent bien plus loin
Certes, la création du Canal est mise en œuvre par Napoléon Bonaparte, mais en réalité ce sont des projets qui remontent bien avant.
Notamment avec la canalisation de la Vilaine ordonnée par François 1er en 1539.
En 1616, le plus grand fleuve du département est donc canalisé. C’est une première étape très importante dans le transport de marchandises par voies fluviales dans l’ouest de la France. Rennes peut enfin être approvisionnée par bateau.
Mais alors pourquoi vouloir raccorder la Vilaine à la Rance ?
Pour des raisons économiques et stratégiques.
Des études menés en 1746 par le comte de Kersauzon démontrent la nécessité économique de cette liaison. Elles sont développées en 1782 par Pierre-Marie ROSNIVINEN DE PIRE (noble qui siégeait aux Etats de Bretagne). En effet, ce dernier dénonce le mauvais état du réseau routier, les routes “royales” étant très peu praticables. Il met en avant qu’un transport par bateau est 40 fois plus économique que le transport routier.
L’autre facteur, dit stratégique, est lié aux blocus maritimes répétitifs imposés par les Anglais. Ces blocus paralysent complètement l’acheminement des marchandises autour des ports bretons.
Une commission créée en 1783 par les Etats de Bretagne est chargée des études concrètes pour la création d’un canal de jonction. Elle présente au roi Louis XVI, plusieurs tracés. Il retient celui que l’on connaît actuellement en 1784.
La Révolution française de 1789, entrave la poursuite de la création du canal. Les travaux commencent donc seulement en 1804 sous l’Empire avec Napoléon I, à la suite des blocus maritimes répétés des Anglais et dans une stratégie de guerre.
Le canal en quelques chiffres
Le Canal d’Ille et Rance s’étend sur 84km. On y compte 48 écluses dont 11 sur la commune de Hédé-Bazouges pour pallier un dénivelé de 27m sur 2,3 km.
L’alimentation du canal
Il porte son nom pour différentes raisons : il est constitué de la vallée de l’Ille jusqu’à Montreuil, de la vallée de la Rance à partir d’Evran jusqu’à Saint Samson-Sur-Rance, et enfin d’une partie artificielle, entre Montreuil-sur-Ille et Evran. C’est donc un canal de jonction, une voie d’eau non naturelle, que les hommes ont creusé. Ce tronçon est alimenté en eau par les étangs situés aux alentours par un système de rigoles d’alimentation qui se jettent dans le bief de partage. Il s’agit du point culminant du canal (65,06 m au-dessus du niveau de la mer). Il est situé entre les communes de Hédé-Bazouges et de Guipel.
La construction
Jusqu’à 1 400 ouvriers volontaires sont venus travailler sur le Canal en même temps. Les travaux commencent au niveau du bief de partage.
Les conditions étaient rudimentaires, les journées très longues et le salaire très maigre.
Pendant 110 jours, une poignée de prisonniers de guerre espagnols ont également participé à la construction.
Ouvert à la navigation en 1832, les bateaux de marchandises les plus fréquents sur le canal d’Ille et Rance sont les chalands de Rance. Ils étaient fabriqués selon les dimensions des écluses et adaptés à deux types de navigation : celle dans l’estuaire de la Rance, où les bateliers hissaient les voiles ainsi que celle sur le canal.
Sur le canal, les bateliers baissaient les voiles de leur chaland et utilisaient la technique du halage. Ce sont alors des chevaux, des ânes ou parfois des boeufs qui tirent le bateau sur le chemin de halage. Selon le poids des marchandises et des conditions de navigation, un cheval pouvait faire entre 20 et 30 kilomètres par jour.
Le déclin commercial
Le dernier bateau de marchandises est passé en 1972. Mais le trafic commercial décline déjà depuis plusieurs années. Les principales causes du déclin : le petit gabarit du canal, l’arrivée du train à la fin du XIXe siècle en Bretagne et le développement du réseau routier.
La vie d’éclusiers
La vie d’éclusier est rude. Ils doivent être à leur poste 24/24 et 7j/7. Ils vivent donc en autarcie. En plus de s’occuper de l’éclusage des bateaux, ils doivent gérer les espaces verts et réaliser les petits travaux d’entretien.
Une relation très particulière existe entre les éclusiers et les bateliers.
Les conditions de travail s’améliorent avec les années.
Le Canal d’aujourd’hui
Le canal est aujourd’hui géré par la Région Bretagne. Les plaisanciers sont maintenant les seuls à naviguer d’avril à octobre. Les chemins de halage sont actuellement utilisés par les cyclistes et randonneurs.
Pour connaître les conditions et préparer votre navigation sur le Canal d’Ille et Rance : https://canaux.bretagne.bzh/navigation/conditions/
Téléchargez le plan du Canal d’ille et rance noms 48 écluses
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